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2008 2024
Seraphine Sallin-Mason – The ''A'' Word

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Seraphine Sallin-Mason – The ''A'' Word

par Seraphine Sallin-Mason

L’avortement est un droit fondamental. Aux États-Unis, sa pratique a été limitée ces dernières années dans la moitié du pays. The 'A' Word cherche à traiter de cette question. Les iconographies médiatiques véhiculées par les groupes Pro-Vie/Pro-Choix s’expriment via des codes communicationnels similaires. Ces canaux utilisent le sensationnelisme pour choquer et heurter. Cette sensationnalisation nous éloigne de la réalité de l’avortement et des personnes qui cherchent à avoir accès à ces soins. A partir d'un archive visuel obtenu via plusieurs ressources, The ‘A’ Word tente de dissoudre les mécaniques de communication et de reconstruire une vision complexifiée qui, je l’espère, nous permettra de porter un regard critique sur cette question fondamentale.

Cyriane Rawyler – Medusa

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Cyriane Rawyler – Medusa

par Cyriane Rawyler

Medusa est un projet collaboratif liant la performance à l'hyperféminité. Cette exploration physique symbolise la réappropriation du corps par la transformation. Ce besoin d’échanger et de rencontrer ces protagonistes est né suite à un événement personnel qui m’a permis de reprendre le contrôle d’un espace détruit. La blondeur, la longueur et la brillance nous rassemblent pour créer une communauté. Grâce à la photographie, la notion d’image de soi et de contrôle se répondent et créent des êtres célestes apprivoisant l’espace. Medusa est une affirmation radicale de l'identité féminine, offrant un chemin vers la résilience.

Noé Vercaemst – Cathédrale dans le désert

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Noé Vercaemst – Cathédrale dans le désert

par Noé Vercaemst

Avec Davide Fecarotti étudiant à l’Ensp de Arles, nous avons travaillé en duo autour d’une zone géographique située entre le sud de l’Italie et la Sicile. Nous avons fait la découverte d’une structure particulière. Une construction qui n’existe que dans l’imaginaire collectif des habitant.e.s. Les ingénieur·e·s l’appellent « le pont le plus haut du monde ». Ici, On le surnomme simplement « ponte », le pont qui n’existe pas. Nous sommes arrivés là comme Ulysse dans le détroit de Messine, entre Scylla et Carribde mais sans les Argonautes. Une ruine, un projet architectural, subsistant tel un mythe, un monstre, une chimère aux bras d’acier... mais en réalité, un instrument de pouvoir et de séduction, depuis des années au service des dirigeants italiens.

Yves Möhrle – BIPEDIE(BOO)

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Yves Möhrle – BIPEDIE(BOO)

par Yves Möhrle

BIPEDIE(BOO) est une installation vidéo qui mêle humour et sérieux. Inspirée par les éboulements en Suisse, un mythe moderne a été créé. Une personnification des chutes de pierres, incarnant l‘incompréhensible et l‘inexplicable. Les vidéos montrent une figure marchant dans les montagnes et jetant des pierres sur la pente. De manière hypocrite, elle nous fait la morale. Dans un espoir naïf que de petits gestes puissent entraîner de grands changements, l‘esthétique nostalgique du projet souligne le lien entre le passé et le présent et pose la question de notre gestion des risques naturels. Nos actions apportent-elles vraiment des progrès ou combattent-elles des symptômes? Quel est notre rôle dans l‘Anthropocène? Nos actions influencent-elles la nature et font-elles tomber les pierres?

Anna von Allmen – Nos vies sur vos murs

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Anna von Allmen – Nos vies sur vos murs

par Anna von Allmen

Nos vies sur vos murs est né d’une collaboration avec quatorze jeunes du quartier de Pierre-à-Bot, situé dans les hauteurs de la ville de Neuchâtel. Pendant un semestre, j’ai organisé des ateliers avec des jeunes âgé·e·s de sept à douze ans, qui ont constitué le fondement de cette expérience. Lors de nos rencontres, j’ai initié des discussions autour de la thématique de l’amour, ce sentiment souvent si complexe à appréhender. J’ai partagé des moments de vie avec eux, recueilli leurs textes et leur ai proposé d’imager l’amour grâce à des appareils photo jetables. Dans cet ouvrage, nos visions dialoguent pour créer à la fois un portrait du quartier et des imaginaires qui s’y construisent.

Lea Sblandano – Neijuan

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Lea Sblandano – Neijuan

par Lea Sblandano

Les pixels s'étendent et semblent de plus en plus proches du monde sensible qui m'a vu naître. Neijuan explore les complexités de la construction identitaire dans un monde post-pandémique et hyper-connecté. Signifiant « involution » en mandarin, il évoque un sentiment de fatigue générationnelle dû à une société toujours plus rapide et compétitive. Entre le sentiment de burn-out collectif et la présence toujours plus immersive des écrans, les mondes virtuels sont des lieux de refuge, de sécurité, mais également des terrains propices aux rencontres intéressées et aux fantasmes. L’écran devient un moyen de connexion émancipateur et formateur, tout en distançant toujours plus l’individu du monde tangible qui l’entoure.

Antoine Woeffray – I Unfold My Skin In The Morning

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Antoine Woeffray – I Unfold My Skin In The Morning

par Antoine Woeffray

Antoine_Woeffray: cher·ère·x·s lecteur·rice·x·s! Antoine_Woeffray: Je suis Antoine_Woeffray Antoine_Woeffray: Mais on m'appelle aussi mr_paramount mr_paramount: cher·ère·x·s lecteur·rice·x·s! mr_paramount: Je suis mr_paramount mr_paramount: Mais mes ami·e·x·s m'appellent Antoine mr_paramount: Mon médecin m'appelle aussi Antoine_Woeffray mr_paramount: En fait sur ma carte d'identité le nom écrit est Antoine_Woeffray mr_paramount: Mais mes amants en ligne m'appellent mr_paramount Ce projet, qui prend la forme d’un livre, est une recherche sur la représentation du corps masculin et de ce qu’est être un homme. Une construction numérique d’un être physique. Le corps passe à travers l’image avant de se transformer.

Barnabé Masson – Encore une nuit sans Georges

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Barnabé Masson – Encore une nuit sans Georges

par Barnabé Masson

J’ai rassemblé huit amis proches de mon père, décédé il y a dix ans. Ensemble, nous avons plongé dans les sentiments induits par l'absence et le deuil. À l’aide des caméras, je scrute le corps de ces hommes sexagénaires afin d’explorer la tendresse, les émotions et les diverses manifestations spontanées qui émergent lorsque ceux-ci sont confrontés à des émotions fortes. Ces corps masculins, habituellement en contrôle logique constant, sont à l’image de notre culture et de notre économie. La vidéo montre des mains, des bras, des visages et des yeux, parfois gênés, parfois en résistance, et parfois se laissant submerger par les émotions. Ce travail m’a permis, à travers ces hommes, de reconstituer mon père, de me confronter à lui ainsi qu’au rapport que j’entretiens avec la masculinité.

Carla Corminboeuf – Omerta

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Carla Corminboeuf – Omerta

par Carla Corminboeuf

Une performance dans un carré de lumière, surface faisant écho au tapis de compétitions. Souvenir mélancolique de ce tapis qui n’existe plus, tapis symbole de contraintes. Le corps entre dans cet espace restreint et le mesure sur le tempo d’un métronome. Des mouvements répétitifs suivent, jusqu’à que l’effort se fasse ressentir. Une projection en direct s’ajoute en arrière-plan, réalisée avec deux caméras placées dans les diagonales du carré, reproduisant le point de vue des jurés. Puis des archives de scènes d’entraînements défilent témoignant d’un corps forcé à des contorsions par des entraîneurs acharnés. Il s'agit d'une remise en question de plusieurs aspects de la gymnastique rythmique, sport que j’ai pratiqué durant des années et dont les méthodes d’entraînements sont questionnées par le monde médical.

Hector Codazzi – La Synthèse des Couleurs

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Hector Codazzi – La Synthèse des Couleurs

par Hector Codazzi

D’image en image, Louise, 25 ans, cherche à se faire une place dans le monde du mannequinat. De plus en plus impliqué dans le milieu de l'image et de la publicité via mes expériences professionnelles, j’ai voulu poser un regard critique sur ce monde qui à la fois me fascine, me repousse et surtout m’intrigue par son rapport ambigu au réel. J’ai réalisé un court-métrage qui raconte la trajectoire d’une mannequin dans cette industrie, un film qui vise à aborder plusieurs questions: la mise en scène de soi qu'induit la profusion d’images numériques, les mécanismes d'oppression liés à la création d'images publicitaires, la quête de mobilité sociale par les jeunes générations et comment cette quête se heurte à la réalité du marché du travail.

Albane Durand-Viel – Magdalena

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Albane Durand-Viel – Magdalena

par Albane Durand-Viel

Magdalena met à l'honneur une figure féminine tombée dans l’oubli ou mal connue, celle de Marie-Madeleine. Elle était la préférée, la première témoin, l'apôtre mystérieuse de Jésus. Son histoire fut écrite et racontée par des hommes, lui attribuant plusieurs identités: celle de sainte, de mondaine, de prostituée, d’amante ou encore de femme mystique. On lui prête souvent mille visages, préférant la réduire à des stéréotypes féminins erronés. Pourtant, Marie-Madeleine fut une figure clé de l’Histoire et un symbole fort d’indépendance féminine. Ce projet tend à réhabiliter son histoire, en choisissant pour contexte notre ère contemporaine. Ainsi, en imaginant un scénario où Marie-Madeleine occuperait une place centrale dans l'espace médiatique d'aujourd'hui, quel serait son destin?

Matilde Croxatto – them

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Matilde Croxatto – them

par Matilde Croxatto

Ce film est une exploration intime de la masculinité au travers du prisme de la foi. On y découvre les témoignages de huit jeunes hommes à travers leur relation à Dieu. C’est lors d’entretiens et de scènes du quotidien, qu'ils nous dévoilent la beauté et la complexité de cette relation. En me basant sur mon regard de croyante, j’ai pu constater que la foi, par ses qualités vulnérables et intimes, peut être perçue comme une expérience qui n'atteint plus la masculinité traditionnelle. Pour vérifier ces propos, j’ai donné la parole à des hommes, qui choisissent quotidiennement le chemin résilient de la foi. Il s'agit d'une mise en lumière de leur dévotion, une expression du coeur qui dépasse les stéréotypes de genre et invite à une réflexion sur l'humilité de l'individu à l'égard d'une entité plus grande que soi.

Lorane Hochstätter – 24

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Lorane Hochstätter – 24

par Lorane Hochstätter

Ce livre explore la complexité du développement de l'identité féminine d'une fille à travers l'éducation et le regard de sa mère, premier et plus puissant modèle de féminité. Ex-mannequin, ma mère, était persuadée d’émerger d'une couverture de magazine: une incarnation des normes  écrasantes de la représentation féminine. Notre image se développe en miroir : elle se projette en moi, en se souvenant de ce qu'elle était et en inspectant ce qu'elle n'est plus ; je me projette en elle, voyant ce que j'aimerais être mais que je ne suis pas. Ces autoportraits tordent et déguisent mon corps, entre émancipation et subordination des codes imposés. Ce livre traite de la relation d'amour-rejet entre une mère et sa fille, qui s'accompagnent et évoluent ensemble dans une quête sans fin : la recherche d'une identité féminine.

Mathilde Lesueur – Collision

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Mathilde Lesueur – Collision

par Mathilde Lesueur

D’une impressionnante perte de contrôle à une explosion d’éclats de verre, je me retrouve au coeur d’un chaos vacillant et inévitable. Je m’accroche à une lumière incertaine et je laisse mon corps s’abandonner aux blessures. Entre reconstruction et obsession, Collision explore la façon dont l’accident de la route et les blessures sont esthétisés dans l’image moderne. Ce travail entrecroise la violence de mon histoire et la manière dont je la rends séduisante et digitalisée. Je m’incarne à travers une poupée cassée tout en créant une confusion entre le réel et l'irréel, symbolisant la mémoire après un événement traumatisant. Ce projet, sous forme d’installation jouant de chrome et de verre, prend place dans un paysage d’interactions entre des voyeurs et une blessée.

Yan Miranda – Reverie Rebirth

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Yan Miranda – Reverie Rebirth

par Yan Miranda

Guidé par la psilocybine, Reverie Rebirth est un voyage intime qui aborde le thème de la guérison des traumas. Ces expériences m'ont permis de renouer avec l'innocence de l'enfance, avec moi-même et la nature. Par le bias de nouveaux outils technologiques ainsi que par la photographie analogique, j'ai pu documenter les visions de mon voyage intérieur. Imprégnés de divinités afro-brésiliennes, cette exploration reflète mon héritage culturel et mon identité. L'évolution du projet s'est orienté vers un engagement avec la nature et l'écologie. Inspiré par un retour au Brésil, il symbolise la confrontation des questions plus profondes et se mélange à divers éléments typologies artistiques pour aborder les thèmes de la peur, de la colère et de la dégradation de la nature.

Jennica Folkesson – CHACUNE

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Jennica Folkesson – CHACUNE

par Jennica Folkesson

CHACUNE est une installation qui met en lumière le thème de la transmission. Symbole de connexions, l’argile est extraite puis façonnée pour témoigner d’un passé commun. Le sens du toucher, essentiel, est utilisé comme moyen de création, liant chacune d’entre nous. Chaque pièce de céramique représente une page de notre récit collectif, rythmé par le passage du temps. Ici, le temps prend la forme d’un voyage. De mère en fille, de la Suisse au Mexique, nous explorons ces terres qui abritent nos ancêtres.

Léo Paschoud – How to sell online

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Léo Paschoud – How to sell online

par Léo Paschoud

Ce travail se présente sous la forme d'une série de trois livres réunissant des images issues de discussions récoltées sur divers sites de vente d'occasion en ligne. Un protocole précis définit le message adressé aux vendeurs·euses·x pour obtenir une photo en retour. Chaque livre se concentre sur un objet spécifique : l'appareil photo, le miroir et la webcam d'ordinateur portable. À travers ce projet, il s'agit d'explorer les comportements des vendeurs·euses·x en ligne. Pour obtenir l'image recherchée, avec le bon angle de prise de vue, le processus s'appuie sur leur désir de vendre ces objets et permet d'observer leurs différentes réactions. Si le protocole aboutit, des images sont reçues, sinon, ce sont des réponses d'indignation, d'agacement, des insultes ou encore le silence.

Léa Bevilacqua – Meu Anjo

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Léa Bevilacqua – Meu Anjo

par Léa Bevilacqua

"J'ai eu l'occasion de retourner à Santarém, dans le nord du Brésil ma ville d'origine, pour discuter des standards de beauté, de l'identité et de l'expression de soi avec huit personnes que j'y ai rencontré. Ayant grandi en tant que femme binationale (suisse et brésilienne), j'ai vécu avec deux idéaux de beauté contradictoires. Les personnes que j'ai rencontrées là-bas étaient souvent considérées comme étranges, laides ou inadéquates par leur entourage, mais je les ai trouvé uniques et courageuses pour se démarquer dans une région qui valorise la conformité plutôt que l'expression de soi. Ces rencontres nous ont permis de partager nos expériences et d'accentuer leur valeur face à la montée de la haine contre les minorités au Brésil ces dernières années."

Johanna Bommer – Changing Rooms

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Johanna Bommer – Changing Rooms

par Johanna Bommer

Changing Rooms est une installation photographique traitant d’un passé récent. Une figure adolescente navigue dans des environnements commerciaux et numériques. À travers les images qu’elle perçoit, elle se construit et s’engage dans une forme d'auto- commercialisation. Un tas de poussière, des cheveux gras ou une rayure sur une surface autrement lisse perturbent la perfection de l'espace virtuel et commercial. C’est dans l’anonymat qu’elle trouve son réconfort ; elle n'aime pas être perçue mais désire être vue. Un reflet devient un miroir, un écran, une porte.

Gilian Cardaci – Pitch Green

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Gilian Cardaci – Pitch Green

par Gilian Cardaci

Ce travail documente les enjeux autour d’un terrain de foot professionnel et son entretien artificiel. Le gazon de ces terrains doit être entretenu afin de se conformer aux hauts standards dictés par la FIFA visant à soigner l’image de ce sport. Pour répondre à cette demande, des outils spécifiques ont été développés. Pitch Green bascule le football dans une fascination pour les coulisses de ce sport, créant une imagerie qui rappelle la science-fiction. Le contraste entre le gazon naturel et ces outils à l’aspect ultra-technologiques donne un côté absurde à leur utilité réelle. Ces terrains, qui aux yeux des spectateur·rice·s paraissent parfaits, révèlent toute la démesure du football et son business corrompu.

Laure Brandford Griffith – La foule nous regarde

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Laure Brandford Griffith – La foule nous regarde

par Laure Brandford Griffith

La foule nous regarde s’articule autour d’un regard obsessionnel porté sur des inconnus faisants résonance à la perte d’une personne chère. Dans la recherche de cette personne, il explore à la fois l’identité collective à travers le vêtement, l’attitude physique et les liens humains où l’inconnu devient le reflet d’une histoire personnelle perdue. La foule est à la fois la pluralité de personnalité en l’être perdu empreint à des crises de dissociations et ces personnes inconnues le ramenant dans ma vie.

Sara De Brito Faustino – Toute petite et vilaine

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Sara De Brito Faustino – Toute petite et vilaine

par Sara De Brito Faustino

« Il s’agit d’un foyer, un lieu où étrangeté et familiarité de l’ordinaire se côtoient. Espace intime, il se devrait d’être ressourçant et sécurisant. Pourtant, il a été le théâtre de scènes douloureuses. Aujourd’hui cette maison m’apparait comme menaçante. Inconfortable, dysfonctionnelle, elle témoigne des cicatrices du passé. Dans mes photographies, je revisite mes souvenirs et me réapproprie mon corps. Mes maquettes minuscules expriment un idéal de fillette confronté à mes fêlures actuelles. Déconstruire, reconstruire, les objets deviennent corps : je me sens difforme et pétrifiée. Toute petite et vilaine suscite une tension antagoniste entre esthétique séduisante et éléments inquiétants. »

Samuel Spreyz – MSM. Rx

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Samuel Spreyz – MSM. Rx

par Samuel Spreyz

« Les hommes cisgenre gays seraient-ils emprisonnés dans le système sanitaire pour toujours ? Tels des clones désirants sous chimie, ils jouissent d’une nouvelle révolution sexuelle. Une révolution sexuelle sous substances légales. Ils deviennent des patients de longue durée pour accéder à ce libéralisme sexuel. Au moyen de la PrEP, leur utilisation consensuelle du système sanitaire s’intensifie et c’est ce que MSM Rx a l’ambition de représenter. Mon essai visuel se fonde sur une fascination pour ce mode de vie, mélange entre chimie légale et illégale, fêtes torrides et autres pratiques extrêmes entre mâles consentants. »

Diego Fellmann – Lopo

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Diego Fellmann – Lopo

par Diego Fellmann

« Ce travail porte sur les derniers fragments de souvenir de l’un de mes proches, Lopo. Initialement destiné à une carrière politique, il a décidé de suivre un autre chemin. Quittant son foyer familial avec ses économies, il a parcouru les déserts et les salines de l’Altiplano, cherchant sa propre voie. Plusieurs années plus tard, mon père a retrouvé sa trace dans un hôtel où ils avaient enregistré quelques chansons que Lopo avait composées en s’inspirant de son périple. Après cette disparition mystérieuse, il ne reste presque aucune trace de lui, sauf ces enregistrements. En utilisant des maquettes et des paysages, j’explore les failles de la mémoire et leurs aspects volatiles pour tenter de recréer un portrait de lui à partir des rares et derniers souvenirs que mon père et ma mère ont de lui. »

Gaétan Uldry – I NO LONGER LOVE BLUE SKIES

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Gaétan Uldry – I NO LONGER LOVE BLUE SKIES

par Gaétan Uldry

Le drone se présente comme une machine de contrôle, de surveillance et de suppression, de plus en plus utilisée et améliorée dans son évolution technologique. Le drone agit donc comme un prisme qui recrée une nouvelle réalité, filtrant et annihilant le monde réel. L’image produite se présente comme une sorte de mirage, dénué de sens. La machine offre une mise à distance assumée de la confrontation à la mort. Ce livre souligne cette nouvelle réalité en collectant, recadrant et assemblant des images produites par des drones pour dénoncer l’absurdité et le danger de ces mécanismes d’exercice de la violence. Il questionne leur statut, dont la plastique et l’esthétique éloignent et dissimulent la vraie nature de leur fonction qui reste de contrôler, de surveiller et de tuer.

Matteo Angelé – If I Could Tell You/Se Potessi Dirtelo

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Matteo Angelé – If I Could Tell You/Se Potessi Dirtelo

par Matteo Angelé

Ce projet de réappropriation tente de questionner l’influence du contexte et du médium par la réutilisation d’images pornographiques issues de magazines homosexuels des années 80, une décennie marquée par la découverte du SIDA. Créée à la base dans un but purement pornographique, ces images, représentant des corps dépourvus de mouvements et issus de la bondage culture, viennent approfondir l’archétype masculin décrit par Rudy Lemcke dans « A History of Violence » : « Né[s] et façonné[s] par la violence (…), nous évoluons dans un monde où ces dynamiques de contrôle et de pouvoir sont en marche pour, avec et contre nous. Les effets de cette violence font partie de qui nous sommes. »

Valerie Geissbühler – Soft Matter in Interwoven Worlds

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Valerie Geissbühler – Soft Matter in Interwoven Worlds

par Valerie Geissbühler

« Soft Matter in Interwoven Worlds est une installation à multiples facettes qui rassemble des récits autour de la pomme de terre. Ces récits retracent le voyage du tubercule depuis le Pérou, son lieu de naissance, jusqu’en Suisse. Une soft matter est une entité perçue comme non héroïque et acquise. Au lieu de réduire le tubercule à une plante nourricière, je la vois comme un porteur de vie résiliant, une créature qui bouge entre la naissance, la croissance, la mort et la perte. Je fusionne les connaissances ancestrales et des images d’autofiction en me déplaçant entre de multiples perspectives, territoires et époques, entre ma biculturalité et ma féminité. Tout cela me ramène aux racines de mes questionnements : est-ce que je t’ai élevé ou est-ce que tu m’as donné naissance ? »

Jessica Dreier – Margem Sul

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Jessica Dreier – Margem Sul

par Jessica Dreier

« Margem Sul explore l’histoire sociale et politique du Portugal en se concentrant sur la marge sud en face de Lisbonne. J’ai documenté Barreiro, Almada, Moita et Trafaria, en mettant l’accent sur Segundo Torrão. Après la Révolution des Œillets en 1974, des communautés angolaises, mozambicaines, cap-verdiennes, guinéennes et santoméennes se sont installées ici, formant une entité solidaire. Des rappeurs locaux dénoncent la gentrification croissante à Trafaria. L’État justifie les destructions pour des raisons de sécurité, mais reste évasif sur les motivations réelles. Depuis fin 2022, foyers démolis et expulsions se multiplient. Mon travail donne une voix amplifiée aux acteur·ice·s, traduisant diverses situations, de la déambulation à des situations manifestes. »

Louis Victorin Michel – Deus Corporatæ

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Louis Victorin Michel – Deus Corporatæ

par Louis Victorin Michel

Deus Corporatæ tisse des liens entre le monde de l’argent et le pouvoir. Il tente de représenter le monde de la corporation comme une forteresse numineuse. Ses architectures imposantes et éblouissantes transmettent un sentiment de présence absolue, comme une dimension sacrée. Des symboles sont disséminés parmi ces lieux, similaires à des armoiries ; ils permettent d’incarner et de reconnaître les différentes corporations dans la ville. Ces façades vitrées illuminent les alentours en réfléchissant la lumière grâce à leur matériaux contemporains, comme le verre et l’acier. Tous les codes de la culture du travail, capitaliste, globalisée, créent une nouvelle mythologie contemporaine. Les protocoles, les règles peuvent être associés à des rituels, qui permettent l’appartenance à ce monde.

Noa Chevalley – Bêche pour dame

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Noa Chevalley – Bêche pour dame

par Noa Chevalley

« Au milieu de cette gravière, paysage vaste, artificiel et monumental, je tente de laisser ma trace. En mimétisme avec cet environnement, j’entaille la terre à la force de mes bras. Le corps nu devient un outil pour creuser et filmer. Il est désexualisé dans cette action vaine et infinie. J’utilise ma force pour me sentir plus puissante et me détacher des injonctions normatives qui me sont imposées. Malgré cela, je ne parviens pas à rivaliser avec ce lieu gigantesque. Une lutte acharnée se mène entre la pelle et le sol, une lutte qui casse le corps et le démantèle. Ce travail est le miroir d’un sentiment d’insuffisance qui s’inscrit dans une dynamique d’acharnement à répondre aux attentes qu’on nous impose. Je n’écoute plus mon corps et suis conditionnée à accepter un monde qui le déchire. »

Eloïse Genoud – INSIDE

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Eloïse Genoud – INSIDE

par Eloïse Genoud

« INSIDE est un travail autour de la danse contemporaine, du mouvement et du corps. Né de ma passion pour la danse, ce livre cherche à illustrer cette pratique de l’intérieur, comme une intimité à expérimenter. Danseuse depuis 18 ans, je tente de faire vivre au spectateur le mouvement, le groupe et la passion pour la scène et pour cet art. INSIDE fait référence à ce moment particulier de l’arrivée sous les projecteurs et de la communion entre les corps et la lumière. Ce travail n’est pas un documentaire sur la danse, mais une expérimentation où les individus fusionnent en un seul et unique corps. Une majeure partie de ce projet a été mise en scène, demandant un travail de chorégraphie et de participation active aux danses réalisées spécialement pour cet ouvrage. »

Dominique Bartels – The Threads That Hold the Earth Together

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Dominique Bartels – The Threads That Hold the Earth Together

par Dominique Bartels

« Nostalgie de supports qui rentrent en relation avec mon corps. L’installation The Threads That Hold the Earth Together explore la plasticité de l’image photographique et filmique à travers le tissage. Faire et juxtaposer des photographies, c’est pour moi une manière de rendre tangible, de tisser des liens. La matière, le corps même de l’image sont mon point de départ. Pour saisir ce passage d’informe à forme, je travaille différents supports liés au lin : premier tissu pour couvrir, habiller et conserver le corps humain. Trois toiles tissées et détissées de lin, pellicule photographique et bande magnétique, sont suspendues dans l’espace. Une vidéo qui explore la transformation linière à travers différentes textures d’images tourne en boucle sur une télévision. »

Inès Mermoud – OS CRIAS

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Inès Mermoud – OS CRIAS

par Inès Mermoud

OS CRIAS  essaie de mettre en lumière le rapport des enfants vivant dans différentes favelas à Rio de Janeiro avec la violence qui les environne. Le projet aborde le sujet d’un aspect personnel, en se basant sur des récits et des expériences familiales. Ce livre documentaire évoque les problématiques politiques et sociales brésiliennes d’un point de vue critique et lie différentes typologies d’images. Une approche participative est également soulevée.

Tony Altermatt – Huǒlóng

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Tony Altermatt – Huǒlóng

par Tony Altermatt

« Huǒlóng évoque les souvenirs et la sensation que nous procure un pays dans lequel on n’a jamais habité. On explore puis on entremêle des symboles et des images, donnant naissance à notre propre culture. D’est en ouest, j’y crée ma représentation de la seconde génération de la diaspora chinoise. Silencieusement construits, deux paysages distincts se confondent. Notre jeunesse y évolue, oscillant entre deux cultures. L’osmose est palpable, entre héritage traditionnel et volonté d’émancipation. Ce récit fictif est le fruit d’un voyage. Les protagonistes se rassemblent pour échanger leurs regards. Nous connectons terres, objets et environnements. C’est notre manière de représenter le métissage : une symphonie poétique, où les frontières sont dissoutes. »

Gwendoline Albasini – Dear Kingdom

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Gwendoline Albasini – Dear Kingdom

par Gwendoline Albasini

Dear Kingdom est une histoire contée. Un personnage fictif y incarne la princesse prisonnière de son rôle, le cheval qui la libère et la sorcière qui lui jette un sort. Ces archétypes confrontent des interrogations intimes sur le genre féminin et cherchent à démonter des idéaux collectifs. Le château rêvé, une fois que l’on regarde au-delà de ses remparts, se liquéfie. Par la vidéo, le·la spectateur·rice·x est immergé·e·x dans un univers aussi majestueux qu’oppressant. La composition sonore est faite de chant et de violon. Les sonorités peuvent à la fois être puissantes et frêles et font transparaître la beauté des disparités. « Dear Kingdom est une adresse aux projections d’un idéal social et personnel. Il y a dans ce message une volonté de partager mon chemin dans cet univers imposant, théâtral et fantaisiste. »

Ulises Lozano – Coming in

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Ulises Lozano – Coming in

par Ulises Lozano

« L’adolescence est synonyme de construction identitaire. L’identité est redéfinie par la jeunesse d’aujourd’hui. L’esthétique qu’iels empruntent témoigne d’un désir de singularité dans une société en pleine mouvance. De façon collaborative, j’accompagne un processus d’affirmation de soi. Iels s’épanouissent et je leur propose un espace d’expression. La photographie prend forme : un lieu sûr pour les participant·e·s, leur autorisant le déploiement de personnalités fantasmées. Une sorte d’alter ego en éclosion. Ces autoportraits font écho à l’expérience intime du coming in. Devenant ainsi des instants de respiration, de réconciliation. Au travers de rencontres, de dessin et de photographie, iels me dévoilent leur soi intime. Coming in est une interprétation visuelle de ce processus.»

Yann Difford – Is it a mirage or an oasis?

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Yann Difford – Is it a mirage or an oasis?

par Yann Difford

« L’exotisme découle du lointain, du peu connu, mais surtout d’un point de vue. Ce projet remet en question le désir d’exotisme, de quelle manière il s’exprime et se déploie, et se généralement dans un contexte unidirectionnel occidental; c’est-à-dire de l’occident tourné vers le reste du globe. Cette remise en question permet de saisir qu’il ne s’agit pas d’un état de fait, mais plus d’un processus d’exotisation. C’est à travers la décontextualisation et la recontextualisation de symboles exotiques que je déconstruis ce processus.»

Camille Spiller – Smooth Space

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Camille Spiller – Smooth Space

avec RVB Books/Matthieu Charon & Rémi Faucheux

« Mon travail porte sur la construction de la ville et aborde ma propre position critique au sein du vaste tissu social produit par la ville. Inspiré par le « smooth space » de Deleuze et Guattari – qui signifie ouverture, fluidité, multi-dimensionnalité – ce travail analyse et relie les processus d’urbanisation dans différentes villes d’Europe occidentale. Des fragments de bâtiments préfabriqués, d’immeubles de bureaux et de rues s’agrègent de manière chaotique. En déformant davantage leur aspect à travers l’appareil photographique, leur chaos est accentué, générant ainsi une atmosphère de doute. Le collage en post-production pousse la distorsion jusqu’à créer une énigme entre illusion optique et réalité construite.»

Samara Krähenbühl – Il est passé tout à l'heure, il m'a dit de rien dire

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Samara Krähenbühl – Il est passé tout à l'heure, il m'a dit de rien dire

par Samara Krähenbühl

« Au moment charnière du passage à l’âge adulte, l’enfance et ses souvenirs refont surface plus que jamais. Par le biais d’un court-métrage à la limite de la vidéo d’art, je me questionne sur comment surmonter ses traumas et se réapproprier son vécu et ses zones d’ombre. De par son caractère onirique, le film prend une teinte surréaliste. Entre métaphores visuelles et imagerie mentale, j’exorcise un épisode intime et douloureux de mon enfance.»

Marvin Merkel – Kuh Vache Mucca

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Marvin Merkel – Kuh Vache Mucca

par Marvin Merkel

« Kuh Vache Mucca est une installation à travers laquelle je questionne ma relation à l’identité nationale suisse. N’ayant ni le passeport, ni famille ou racine en Suisse je me suis depuis toujours identifié comme un ressortissant suisse. Les images et sculptures qui constituent ce projet témoignent de mes tentatives de réconciliation avec la patrie et l’identité qu’elle projette. Ces tentatives maladroites, voire ratées, proposent une nouvelle approche de l’identité nationale. Leur facture rend comiques et absurdes les traditions, coutumes, figures et monuments que chaque citoyen·ne·e a appris à encenser et remet ainsi en cause leur existence. Est-il aujourd’hui encore nécessaire et légitime d’entretenir l’identité nationale d’un pays ?»

Yolane Rais – Nagual

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Yolane Rais – Nagual

par Yolane Rais

« Nagual est le mot utilisé par les chamans pour définir le monde de l’invisible. Ce projet est présenté sous la forme d’une installation sensorielle dans un univers mystérieux et spirituel. Une exploration à la frontière entre le monde du vivant et celui de l’invisible, une tentative de matérialiser l’immatériel qui tente de montrer d’autres formes de corps. Ce projet s’articule sur le sacré et les croyances à travers l’expérience d’un autre type de réalité. C’est un travail introspectif où je retranscris mes visions vécues lors de différents voyages faits en présence de chamanes. Avec les différents éléments que je présente, je veux remettre en avant notre lien à la nature, au vivant, le but étant de montrer une autre vision, une autre relation possible à la perception de notre monde.»

Ludivine Keller – Girovago sulla risacca cercandoti

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Ludivine Keller – Girovago sulla risacca cercandoti

par Ludivine Keller

« Girovago sulla risacca cercandoti est le récit d’une errance onirique vécue suite à la perte d’un proche. Ce projet regroupe plusieurs symboles devenus pour moi obsessionnels au cours de ces dernières années, qui évoluent par des allers-retours, comme un ressac émotif. Il découle de plusieurs périples effectués en Italie, moments en suspension et apnées salvatrices. L’eau sert ici de pont temporel aux projections fabriquées par l’absence et une creatura-musa nous guide dans ce monde des songes. L’édition traduit les sensations ambivalentes et fluctuantes de cette errance, alors que les sculptures-collages mettent en tension ce désir de recréer des amalgames pour combler un manque.»

Julie Corday – De la taille d'une mandarine

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Julie Corday – De la taille d'une mandarine

par Julie Corday

« Il s’agit d’un trauma physique et psychologique qui a eu lieu dans mon enfance. A 9 ans, une pierre de la taille d’une mandarine a percuté mon œil gauche. Aujourd’hui je cherche par la photographie à reconnecter la femme que je suis et la petite fille qui a failli perdre la vue il y a 20 ans. Plusieurs interventions chirurgicales et une perte importante de la vision feront naître des peurs et des angoisses entre aveuglement et défiguration. En tissant des liens entre mon histoire personnelle, des images mentales et la perception du monde qui m’entoure, je propose un récit composé de mes mots d’enfant et de métaphores visuelles pour raconter cet accident.» - Julie Corday

Florian Hilt – New Order

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Florian Hilt – New Order

par Florian Hilt

« New Order génère une série de rencontres et d’interactions entre des éléments distants par le biais d’approches multiples dans les domaines visuel, numérique et installatif. Par ces échanges, je donne accès à ma nature secrète : à mes pulsions, mes peurs, mes rêves. En les explorant comme des espaces infinis aux multiples niveaux d’information, passé, présent, futur se mélangent pour révéler de nouveaux assemblages. Ma collection est constituée de fragments contrastés : archives web et images de smartphones, artefacts aux allures anciennes et jeux vidéo. L’installation agit comme un autoportrait chaotique et permet au spectateur d’emprunter son propre chemin pour se questionner. En reliant les éléments qui la composent, chaque expérience sera la résultante d’un nouvel ordre.» - Florian Hilt

Angèle Marignac-Serra – Isula Anima

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Angèle Marignac-Serra – Isula Anima

par Angèle Marignac-Serra

« Au moment où tout se régénère, je déambule sur l’île de mes ancêtres. Ce livre capture la rencontre avec les âmes de ce lieu et l’invisible. Je me confronte à un monde géologique rude et confidentiel. Plus aucun membre de ma famille proche n’y réside. Les différents protagonistes constituent des indices, des traces arborant les trois règnes du vivant. Ils deviennent mon clan. Je deviens une archéologue de ce territoire. Animée par les croyances ancestrales vernaculaires, les paysages s’anthropomorphisent. C’est un hommage à la nature secrète, à l’imperceptible, à la recherche d’un visage dans la pierre, les arbres, le ciel. Je laisse place à mon imaginaire et fantasme des ruines modernes telles des signes posthumes. La frontière avec la mort devient de plus en plus tangible.»

Basil Pérot – As Long as You Wait

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Basil Pérot – As Long as You Wait

par Basil Pérot

Ce court-métrage cherche à exprimer cette incapacité à faire corps avec la réalité lors d’évènements traumatiques. Pour parvenir à cette osmose, on cherche alors à observer, à ressentir, à écouter aussi intensément que l’on peut. C’est ainsi que le personnage de Pola tente de s’agripper au réel, sombrant malgré tout lentement dans une folie entre crise identitaire et paranoïa. Le projet se place en tant que retranscription du point de vue de Pola et des sensations qu’elle éprouve. Un livre compilera les pensées qu’elle écrit au long du film dans un élan de lucidité au travers duquel elle tente elle-même de se convaincre que ce qu’elle vit est bien réel.

Lisa Mazenauer – Copper Tales

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Lisa Mazenauer – Copper Tales

par Lisa Mazenauer

Quels liens se tissent entre les désirs incarnés et les spirales des mines à ciel ouvert ? Copper Tales est une installation qui aborde l’opération minière par les corps sensibles qui y sont impliqués. Basé sur le site des mines de Rio Tinto (Espagne) traversé par un fleuve acide, le projet met en relation différent·e·x·s acteur·ice·x·s participant à l’extraction de matières premières. Les traces – archéologiques, géologiques, humaines, bactériennes – marquées sur les sols se projettent ensemble dans un récit à venir.

Lara Ziörjen – No Hard Feelings

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Lara Ziörjen – No Hard Feelings

par Lara Ziörjen

No Hard Feelings est une exploration personnelle du monde dans lequel nous vivons. A travers ces images, une vision puissante de notre culture émerge – qui sommes-nous, comment consommons-nous et finalement, quelle direction prenons-nous? Ce livre montre un monde abondant dans lequel s’accumule la fast fashion, la nourriture artificielle et les objets inutiles. Un aspect important de ce travail est la combinaison d’images ainsi que le travail du détail. S’approcher d’un objet, l’analyser et le comprendre. Il traite de l’absurdité et de la banalité de la vie quotidienne. Les images ont toutes été prises avec un téléphone portable, un outil primordial qui vient compléter mon approche conceptuelle.

Marie Noury – Nous voir ensemble

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Marie Noury – Nous voir ensemble

par Marie Noury

« Quels possibles récits offrent vingt-quatre centimètres sur trente-six? Une image à laquelle je tiens stimule un questionnement plus collectif. Nous voir ensemble prend la forme d’une enquête où se croisent paroles et regards à propos d’une archive familière et fondatrice. A partir de ce cliché vernaculaire, les voix racontent, projettent et imaginent. Que génèrent ce champ et ce hors-champ comme histoire, comme souvenir, comme présence? Comment la parole redonne naissance à une image usée par le regard ?»

Steven Rüthy – Insight

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Steven Rüthy – Insight

par Steven Rüthy

« Voyons-nous encore tout ce qui se passe autour de nous? Insight est un court-métrage qui se déroule dans un complexe architectural de logements sociaux à Bümpliz-Bern. Plongée dans la perspective particulière du monde vue par un couple de personnes âgées vivant dans le quartier Holenacker, dans la banlieue de la capitale suisse. Dans ce projet, je confronte le spectateur à un mode de vie qui, pour nous, artistes visuels et très probablement pour beaucoup d’autres, est inimaginable. Je questionne la notion spatiale d’espace sûr/sécurisé, la manière dont il est utilisé et donc perçu par un point de vue extérieur, le mien. Insight consiste donc à se mettre dans la peau de quelqu’un qui a une vision floue, à comprendre ce que c’est et comment cela affecte votre façon de vivre.»

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